Les travaux sont placés sous le patronage du prince Felipe De Bourbon. Le fils du roi d'Espagne a insisté sur "la protection du trésor" que représentent les campagnes européennes, non seulement par leur potentiel agricole, mais aussi parce qu'elles représentent un patrimoine de coutumes, d'identité, de modes de vie. Les zones rurales "sont une mine de ressources qu'il faut traiter avec prudence", a déclaré pour sa part le commissaire européen à l'Agriculture Franz Fischler.
Les ministres de l'Agriculture des Quinze et des futurs adhérents à l'Union européenne participent à la réunion, ainsi que plus de 1.000 participants. Selon M. Fischler, la politique régionale doit reposer sur une économie à plusieurs fonctions dans les régions d'Europe, notamment pour conserver les emplois, freiner l'exode et le vieillissement. Parmi les exemples réussis figurent l'introduction de technologies rurales dans des campagnes en Finlande ou des projets de tourisme rural en Grèce.
Le commissaire avait déjà souligné la veille à des journalistes la volonté de l'UE de promouvoir les régions en souhaitant "un rôle moindre pour Bruxelles et accru pour Salzbourg, la Savoie, la Slovénie méridionale".
Sur la question du financement, le commissaire à l'Agriculture a noté que "le débat sur la répartition des crédits communautaires dans une Union à 27 a déjà commencé : c'est dire combien il importe que la présente conférence donne un signal politique clair aux responsables politiques".
"À l'heure actuelle, aux niveaux européen et national, nous consacrons plus de 17 milliards d'euros par an à nos zones rurales".\n La réunion, qui s'achève vendredi, fait suite à une première conférence sur le développement rural à Cork (Irlande) en 1996.
Le commissaire à la politique régionale, Michel Barnier, a de son côté insisté sur le besoin de maintenir la solidarité avec des régions "partenaires". "Avec l'adhésion de 10 pays nouveaux, la population de l'Union augmentera le 1er mai de 20%, la superficie de 23 % et la richesse de 4% seulement. Le nombre des exploitations agricoles progressera de 74 % et celui des agriculteurs de 56% !", a-t-il noté.
"Et c'est à ce moment là, avec des fractures et des inégalités plus graves qu'aujourd'hui, que nous entendons des experts, des professeurs et même des responsables politiques que la politique de cohésion est archaïque, dépassée".
"Je pense que la solidarité n'est pas une idée archaïque dans l'Union (...) On ne bâtira pas la croissance de l'Europe sur des territoires ruraux désertés et des fractures urbaines", a ajouté M. Barnier. |